Guerre entre Saba et Hadramaut (153 AUC - 154 AUC)

Prétextant le non paiement du tribut, les sabéens déclarent la guerre et envahissent leur voisin, le royaume de Hadramaut, qui forme le tiers oriental de l'Arabie Heureuse, entre la vallée du Wadi Hadramawt à la frontière du désert intérieur, et la plaine côtière, séparées par les montagnes d'al Jawl.

Les Sabéens, avec une armée considérable de plus de 6.000 hommes, lancent une attaque par la côte, sur la cité stratégique de Qana, important centre politique Hadrami, et port essentiel pour l'export de l'encens. Epaulés par une flotte qui transporte le ravitaillement des forces, ils progressent jusqu'aux alentours de la capitale sans rencontrer de troupes ennemies, ces dernières ayant mis un temps considérable à se rassembler. Arrivés à Qana, où le gros de l'armée royale Hadrami s'est concentré, la force entame un siège, d'autant plus que les forces navales sabéennes parviennent à forcer les navires Hadrami à s'enfuir après un court engagement.

Pendant ce temps, des irréguliers tribaux issus des chefs de clans loyaux aux sabéens entament une campagne de rapines et de destructions dans les campagnes, ravageant les villages côtiers et détruisant les milices tribales Hadrami. Cependant, ils échouent à pénétrer en force à l'intérieur de la vallée du Wadi Hadramawt, au nord, qui possède d'excellentes défenses naturelles, et qui, éloignée de Qana, a été la dernière région à se mobilisée. Une partie de l'armée Hadrami y était donc encore au moment où le siège de la capitale avait déjà commencé, et a préféré rester en arrière défendre la place-clé de Shabwa, qui verrouille l'accès à la principale région agricole du pays.

Pendant ce temps, le siège de Qana se poursuit. Les forces à l'intérieur sont cependant trop nombreuses pour tenir, et, à la faveur d'une nuit chaude d'hiver arabe, tentent une sortie. Passé la surprise initiale, les Sabéens se ressaisissent, et parviennent à infliger de sérieuses pertes aux Hadrami. Après deux heures de lutte terrible dans les ténèbres, les soldats d'Hadramaut se débandent. Une partie parvient à réintégrer la ville, mais l'essentiel s'égaille dans la campagne. La cavalerie adverse, avec le roi d'Hadramaut, s'est retirée en bon ordre vers l'est, abandonnant la cité à son sort. Le lendemain, durant la journée, celle-ci capitule.

L'armée royale Sabéenne se retire vers le pays de Saba jusqu'en mai, après avoir fait démonter les murs de Qana, édifier deux forteresses dans la région avec ses pierres, et réduit en esclavage un quart des habitants des territoires conquis.

La campagne reprend au mois de mai. Des cavaliers légers sont envoyés par le roi de Saba, et réussissent à s'introduire par des chemins détournés dans le Wadi Hadramawt, où ils ciblent les récoltes et incendient les greniers, semant la terreur, et perturbant gravement l'approvisionnement en nourriture de la région, dans l'est de laquelle le roi de Hadramwt s'est réfugié avec les survivants de la bataille de Qana. Ce dernier, vaincu devant sa capitale, fait face à une contestation croissante de son autorité par les Sheikhs Hadrawmi dont les terres sont ravagées. Malgré tout, il parvient à rassembler son armée, et la porte vers l'ouest de la vallée, éliminant une partie des cavaliers ennemis. Cependant, les dégâts sont déjà faits à ce moment, et l'approvisionnement en vivres des forteresses insuffisants.

Finalement, à la mi-août, l'armée Sabéenne se met en route, et arrive devant la ville stratégique de Shabwa, qui bloque l'entrée occidentale du Wadi Hadrawmt, et a empêché jusqu'ici les Sabéens de se porter avec l'ensemble de leur armée à la rencontre des forces du souverain ennemi sans risquer de compromettre leurs arrières. Celle-ci est maintenant défendue par plusieurs centaines de guerriers Hadrawmi, mais malheureusement ses réserves en nourriture sont insuffisantes pour tenir un long siège. Après le refus d'une première offre de reddition, la garnison, affamée après quelques semaines, finit par se rendre, et reçoit des conditions favorables: elle n'est pas pilée, et seules les richesses de ses temples sont saisies - à la grande déception de certains soldats.

Cependant, au moment où l'armée Sabéenne occupe la place, elle est attaquée sur ses arrières par la cavalerie Hadrawmi, arrivée - trop tard - au secours de la cité. Néanmoins, elle parvient à causer des pertes aux envahisseurs, avant de se retirer, même si cette force ne s'en tire pas entièrement indemne.

La chute de la place et l'état désastreux des réserves de nourriture dans la partie ouest du Wadi entraine presque immédiatement la reddition d'un certain nombre des Sheikhs Hadrawmi de cette région. En quelques jours, 400 soldats d'infanterie et 150 cavaliers changent de camp, tandis que l'autorité du souverain ennemi est de plus en plus ouvertement contestée...

Le roi de Hadrawmut, vaincu, s'est soumis au souverain Sabéen, et l'armée sabéenne investit ses nouvelles terres. La guerre est terminée.